C’est un constat que nous faisons régulièrement et que le régulateur de la banque-assurance a fait récemment en considérant que les frais sur les contrats d’assurance vie sont beaucoup/toujours trop chères.

Comme il fallait s’y attendre le régulateur de la banque-assurance n’est pas pleinement satisfait des avancées de la profession à limiter leurs frais supportés par les épargnants pour leurs contrats d’assurance vie. Il l’a d’ailleurs fait savoir lors d’une conférence tenue en présence du gouverneur de la Banque de Frais, François Villeroy de Galhau.
« Sous réserve d’avancées rapides de la profession, que nous continuons à souhaiter, nous prendrons donc si nécessaire une recommandation de l’ACPR d’ici à la mi-2023 », a déclaré le gouverneur de la Banque de France.
Placement préféré des Français avec le Livret A, l’assurance vie continue d’attirer de nombreux investisseurs mais ce placement est une mine d’or (non pas pour les épargnants) mais pour les banquiers et les assureurs avec des frais glissés un peu partout : droits d’entrée, frais sur versement, frais de gestion, frais sur arbitrage, voire frais de sortie ou de rente… L’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) vient donc de taper du point sur la table au sujet des frais parfois onéreux de ces contrats.
“Tous les signaux semblent (…) indiquer qu’un mouvement des professionnels serait opportun voire nécessaire, a indiqué le vice-président de l’ACPR Jean-Paul Faugère.
Pendant de nombreuses années, les frais sur les contrats d’assurance vie étaient supportables puisque vous aviez un fond en euros qui QUOIQU’IL arrive vous donnez un rendement. Perdre 2% (moyenne estimé en 2022 selon le site Good Value for Money) pour en gagner 4, le calcul était plutôt intéressant à une époque où le Livret A frôlait les 0% ! Mais lorsque les banques-assurances se sont aperçus que le fonds en euros n’allait plus être aussi rentable, ils ont commencé à faire basculer leurs clients vers des unités de compte. Cette bascule, “bien organisé” a permis grâce aux efforts de commercialisation de leurs distributeurs d’amener les unités de compte à 39% de collecte nette sur les contrats d’assurance vie.
Sauf que les unités de compte n’ont pas de garantis et sont plus ou moins risqués (plus que moins d’ailleurs.) et que les frais sont restés les mêmes !
De nouvelles règles de transparence
Heureusement, depuis le 1er juillet, les frais globaux des unités de compte au cours du dernier exercice clos, exprimé en pourcentage, doivent désormais apparaître dans les informations précontractuelles des contrats d’assurance vie, de capitalisation et des PER.
Et d’ici quelques jours, la mention de ces frais totaux sera obligatoire pour chaque unité de compte dans les documents de campagne d’information annuelle. C’est bien mais complètement insuffisant. Montrer aux épargnants à travers des documents d’informations parfois volumineux et incompréhensible qu’il y a trop de frais, n’amène pas de véritable changement. En clair, vous êtes trop cher donc dîtes tout haut et écrivez le plus gros.
Non, le vrai changement serait de diminuer les frais
Sauf que l’assurance vie reste le placement préféré des français avec un encours qui s’élève à plus de 1.800 milliards d’euros. D’ailleurs, en supports UC, la collecte s’établit à 29,4 milliards d’euros quand les contrats en euros continuent de dégringoler.
L’épargnant, dans sa quête de rendement, doit avant tout chercher les contrats avec le moins de frais, l’offre la plus globale possible et surtout avec une personne qui va réellement s’occuper de vos capitaux.
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