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Le CAC40 au-dessus des 6.000 points, Wall Street au rebond !

16 Juin 2022 08:45 | Actualités

Le CAC40 a repris 1,35% à 6.030 points mercredi, mettant fin à une série de 6 séances de baisse consécutives… Une journée largement dominée par l’actualité en provenance des banques centrales, alors que le conseil des gouverneurs de la BCE s’est réuni en urgence aujourd’hui afin de plancher sur les tensions en cours observées sur les marchés obligataires, en attendant ce soir le verdict de la Fed qui va tenter de reprendre le contrôle de sa politique monétaire.

La BCE sans surprise

La réunion d’urgence de la Banque centrale européenne, dont l’issue ne réservait pas de grosse surprise, a malgré tout débouché sur un bref communiqué : “le Conseil des gouverneurs a décidé d’appliquer une certaine souplesse dans le réinvestissement des actifs arrivant à échéance dans le portefeuille PEPP, en vue de préserver le fonctionnement du mécanisme de transmission de la politique monétaire, condition préalable pour que la BCE soit en mesure de remplir son mandat de stabilité des prix. En outre, le Conseil des gouverneurs a décidé de charger les comités compétents de l’Eurosystème, en collaboration avec les services de la BCE, d’accélérer l’achèvement de la conception d’un nouvel instrument anti-fragmentation qui sera soumis à l’examen du Conseil des gouverneurs”.

La Bourse de New York rebondit !

La Bourse de New York a rebondi mercredi soir après les annonces de la Réserve fédérale américaine, qui a frappé un grand coup en relevant de 75 points de base (trois quarts de point) son principal taux directeur, le portant à 1,50-1,75%, afin de lutter contre l’envolée de l’inflation à 8,6% en mai aux Etats-Unis, au plus haut depuis 40 ans. Le président de la Fed, Jerome Powell, n’a pas exclu un nouveau tour de vis de 75 pb en juillet.

A la clôture, le Dow Jones a repris 1% à 30.668 points (après -3,2% lundi et mardi), tandis que l’indice large S&P 500 a rebondi de 1,46% à 3.789 pts (après -4,1% lundi et mardi). Quant au Nasdaq Composite, riche en valeurs technologiques et biotechs, il a gagné 2,5% à 11.099 pts, après son plongeon de 4,68% lundi et un petit rebond de 0,16% mardi.

Le S&P 500 est tombé depuis lundi dans un ‘bear market’ (une baisse de plus de 20% sur les sommets), et malgré la hausse du jour, il perd encore 21% par rapport à son pic du 3 janvier dernier, à 4.796 pts en clôture. Le Nasdaq abandonne pour sa part plus de 30% sur son record de novembre 2021, et le Dow Jones lâche 16,5% sur ses plus hauts de janvier.

Des taux directeurs envisagés à 3,8% fin 2023

Après avoir “vendu la rumeur” d’un tour de vis de 75 pb, les marchés ont “acheté la nouvelle” et ont semblé rassurés par le ton de la Fed, qui s’est dite “fermement déterminée à ramener l’inflation à son objectif de 2%”. La banque centrale a révisé en nette baisse ses prévisions de croissance économique pour les Etats-Unis, à 1,7% en 2022 et 2023, mais elle reste confiante sur la résilience de l’économie américaine malgré la hausse des taux directeurs, qui pourraient atteindre 3,4% fin 2022 et 3,8% fin 2023, selon les nouvelles projections de la Fed publiées mercredi.

La Fed a donc accéléré le rythme ce mercredi, en relevant son principal taux directeur de trois quarts de point (75 points de base) pour le porter entre 1,50% et 1,75%, la première hausse d’une telle ampleur depuis 1994. En outre, Jerome Powell a indiqué lors de sa conférence de presse qu’il n’excluait pas une nouvelle hausse de 75 points de base lors de la prochaine réunion des 26 et 27 juillet. “Du point de vue où nous nous trouvons aujourd’hui, il semble probable de procéder à une hausse de 50 pb ou de 75 pb lors de notre prochaine réunion”, a-t-il dit, précisant que l’ampleur de la hausse dépendra des indicateurs conjoncturels.

Sous l’effet du resserrement monétaire en cours, la Fed voit l’inflation atteindre 5,2% cette année (indice PCE), avant de baisser pour revenir fin 2023 à 2,6% puis à 2,2% fin 2024, approchant de l’objectif de long terme de 2% de la Fed.

Ralentissement économique en vue, mais pas de récession ?

Malgré un environnement monétaire plus tendu, Jerome Powell, a affirmé qu’il n’observait pas de ralentissement général de l’économie américaine, et a assuré que la Fed “n’essayait pas de pousser l’économie en récession”. “Nous essayons de ramener l’inflation à 2%, (et conserver) un marché du travail solide”, a-t-il expliqué. “C’est ce que nous essayons de faire”, a-t-il insisté.

La séance de mercredi a aussi été marquée par la publication de nombreux indicateurs macro-économiques, qui ont montré des fragilités dans la conjoncture avec notamment une baisse surprise des ventes de détail en mai… Ces ventes se sont ainsi repliées de 0,3% en mai sur un mois, contre un consensus FactSet de +0,2% et après une hausse de 0,7% en avril. Hors automobile, les ventes de détail progressent tout de même de 0,5%, contre 0,7% de consensus et +0,4% en avril. Mais hors automobile et essence, enfin, la consommation américaine n’augmente que de 0,1%, contre 0,5% de consensus de place et 0,8% un mois auparavant.

Par ailleurs le marché immobilier US semble ralentir, l’indice du marché immobilier de la National Association of Home Builders (NAHB) tombant à 67 en juin contre 69 en mai et 68 de consensus. Autre déception, l’indice manufacturier Empire State de la Fed de New York est ressorti négatif de 1,2 point en juin, signalant une contraction de l’activité, alors que le consensus FactSet se situait à +5.

Le pétrole corrige, le baril revient sous 120$

L’indice américain des prix à l’import a augmenté de 0,6% en mai sur un mois, un peu moins que prévu (+1%). En revanche, l’indice des prix à l’export a grimpé plus que prévu, de 2,8% contre +1% de consensus FactSet. Sur un an, les prix à l’import ont bondi de 11,7% et ceux à l’export de 18,9%. Quant aux anticipations d’inflation mesurées par la Fed d’Atlanta, qui mesure les attentes à un an du point de vue des entreprises, elles sont restées ancrées à 3,7% en juin comme en mai.

Enfin, les stocks des entreprises aux Etats-Unis ont augmenté en avril de 1,2% sur un mois, contre 1,3% de consensus de marché et 2,4% en mars.

Les marchés pétroliers ont reculé mercredi, après la Fed et l’annonce d’une hausse surprise des réserves de pétrole aux Etats-Unis la semaine passée. Le baril de brut léger américain WTI (contrat à terme de juillet) a chuté de 3% à 115,31$ sur le Nymex, tandis que le Brent de la mer du Nord d’échéance août a reculé de 2,2% à 118,51$ sur l’ICE.

D’après le Département américain à l’Energie, les stocks domestiques de brut, hors réserve stratégique, ont progressé de 2 millions de barils lors de la semaine close le 10 juin à 418,7 mb. Le consensus tablait sur un repli limité à 1,3 mb. Les stocks d’essence ont eux baissé de 0,7 million de barils (+1 mb de consensus), et ceux de produits distillés ont aussi diminué de 0,7 million de barils (+0,2 mb de consensus).

Nette détente sur les marchés obligataires, le dollar marque le pas

Sur les marchés obligataires, les rendements se sont nettement détendus après les annonces de la Fed, sans effacer la totalité de leur envolée des derniers jours. Le rendement du T-Bond à 10 ans est revenu à 3,29% (-18 points de base) et celui du “2 ans” est redescendu à 3,19% (-24 pb).

Sur le marché des changes, l’indice du dollar a baissé de 0,6% à 104,80 points face à un panier de devises de référence, au lendemain de son plus haut depuis près de 20 ans, en octobre 2002. L’euro a fait du yo-yo, grimpant de 0,9%, puis reculant de 0,15% avant de finir stable à 1,0449$, après une réunion d’urgence de la BCE face aux tensions obligataires intra-européennes. La banque centrale européenne a promis de faire preuve de “flexibilité” dans sa politique monétaire pour calmer les tensions récemment apparues et la hausse de l’écart (“spread”) entre les rendements des emprunts d’Etat allemands et italiens notamment.

L’or a repris 0,3% mercredi pour terminer à 1.819,60$ l’once, pour le contrat à terme d’août sur le Comex. Le bitcoin est tombé près de 20.000$ en matinée, avant de rebondir et de remonter autour de 21.863$ en fin de soirée, en baisse de 0,6% sur 24h. Le secteur des “cryptos” a été plombé ces derniers jours par les déboires de la plate-forme de prêt de cryptomonnaies Celsius Network, qui a dû geler les retraits face à des “conditions de marché extrêmes”.