L’ordre à la meilleure limite est un ordre qui délègue à l’intermédiaire financier la responsabilité de trouver la meilleure limite à un instant donné. Cela revient à dire « J’achète au prix le moins cher du carnet de commande au moment de mon ordre d’achat » ou à l’inverse « Je vends au prix le plus élevé du carnet de commande au moment de mon ordre de vente ».
Les avantages d’un ordre à la meilleure limite
Cet ordre a l’avantage de garantir à l’investisseur de bénéficier du meilleur prix d’achat ou de vente à un instant donné. Une opération qui se réalise d’ailleurs de manière transparente pour l’investisseur car elle passe par le carnet d’ordre. Une fois l’ordre passé par l’investisseur, l’intermédiaire financier se réfère au carnet d’ordre pour trouver la meilleure contrepartie correspondante.
Les inconvénients d’un ordre à la meilleure limite
Ce type d’ordre n’offre à l’investisseur aucune possibilité d’agir sur le prix d’exécution. L’ordre est exécuté immédiatement et en fonction de la contrepartie présente à l’instant T dans le carnet. Aussi si l’ordre est passé à 11h, il sera exécuté selon la meilleure limite à 11h, peu importe que le titre ou le produit financier en question affiche une limite plus attractive à 14h30.
Il faut également prendre en compte que ce type d’ordre n’est pas prioritaire. L’ordre à la meilleure limite passera après les ordres au marché et les ordres à cours limités. La meilleure limite lorsque l’ordre est passé peut donc différer de celle visible dans le carnet d’ordre en fonction des contreparties correspondantes (exemple 3).
Enfin, l’ordre à la meilleure limite n’offre pas de garantie d’exécution de l’ordre en totalité. Il faudra donc bien prendre en compte le mécanisme en cas d’ordre exécuté partiellement : le reste de l’ordre en attente d’exécution est automatiquement transformé en ordre à cours limité et le montant est égal à la meilleure limite à laquelle la première partie de l’ordre a été exécutée. C’est d’ailleurs la principale différence avec un ordre au marché, qui va lui aussi commencer par chercher la meilleure contrepartie mais qui remonte ensuite le carnet d’ordre jusqu’à l’exécution totale de l’ordre.
Exemple 1 : Passage d’ordre et évolution du prix
L’investisseur souhaite acheter 500 titres à la meilleure limite, soit au meilleur prix. L’intermédiaire ira donc automatiquement chercher le meilleur prix dans le carnet d’ordre. Ici une offre de vente des titres à 4,966 €. Il est proposé 539 titres à la vente, l’investisseur souhaite en acheter 500, la transaction peut se faire.
En revanche, si l’ordre est exécuté à 15h et qu’un autre investisseur vend des titres à 4,950 € à 16h. Cela constituera le meilleur prix pour nouvel ordre à la meilleure limite mais n’aura pas d’impact sur l’ordre à la meilleure limite déjà passé.
Exemple 2 : Passage d’ordre partiel
L’investisseur souhaite cette fois-ci acquérir 750 titres à la meilleure limite. Cet ordre sera donc à l’automatiquement exécuté dans le carnet à la meilleure limite correspondante, à savoir : 4,966 €. Seulement, il n’existe que 539 titres à la vente à ce prix-là. L’acquéreur verra son ordre partiellement exécuté. Le reste de l’ordre, portant sur 211 titres sera alors automatiquement placé dans le carnet d’ordre sous la forme d’un ordre à cours limité du montant de l’ordre déjà exécuté à savoir : un ordre à cours limité à 4,966 €.
Exemple 3 : Valeur peu liquide
L’investisseur souhaite acquérir 300 titres d’une valeur peu liquide. Il passe un ordre à la meilleure limite. Celle-ci est envoyée au marché. Entretemps, un investisseur 2 passe un ordre au marché de 500 titres, et un investisseur 3 passe un ordre à cours limité à 4,967 €.
L’ordre au marché est prioritaire. L’investisseur 2 récupère donc 500 titres à 4,966 €. L’ordre à cours limité est lui aussi prioritaire. L’investisseur 3 acquière donc les 39 titres restants à 4,966 €, puis les 343 titres à 4,967 €. Son ordre n’est que partiellement exécuté, car il n’y a pas de contrepartie suffisante pour lui permettre d’acquérir 500 titres.
L’ordre à la meilleure limite arrive ensuite, une fois que les deux autres ordres prioritaires ont déjà été exécuté, ou qu’ils n’ont plus de contrepartie associée. L’investisseur 1 achètera donc ses titres « à la meilleure limite » non pas à 4,966 € mais à 4,968 €.