A SUIVRE EN FRANCE
Le Rassemblement national est arrivé en tête à l’issue du premier tour des élections législatives avec 34% des voix, devant la coalition de gauche Nouveau Front populaire (NFP) à 28% et le camp présidentiel à un peu plus de 20%, selon les estimations Ipsos/Ifop en sortie des urnes publiées dimanche soir.
Selon l’institut Ipsos, le parti d’extrême droite pourrait compter 230 à 280 sièges, contre 165 pour le NFP et 100 sièges pour Ensemble, la coalition présidentielle. La majorité parlementaire est à 289 sièges.
La couleur de la prochaine Assemblée nationale au soir du 7 juillet, et la capacité du RN à décrocher une majorité absolue, dépendront des triangulaires, des désistements et des reports de voix. Selon les estimations, de 285 à 315 circonscriptions ont vu trois candidats ou plus se qualifier pour le deuxième tour. Dimanche soir, Jean-Luc Mélenchon, le leader de La France insoumise, a indiqué que les candidats NFP arrivés en troisième place se désisteraient, ce qui correspondrait à environ 105 circonscriptions. De leur côté, les candidats du camp Macron seraient troisièmes dans près de 80 circonscriptions. Dimanche soir, le Premier ministre, Gabriel Attal, a appelé à voter pour “les candidats qui défendent la République”, jugeant que le Nouveau front populaire ne pouvait déjà plus prétendre à une majorité absolue.
Du côté des entreprises, Airbus a annoncé lundi avoir signé un accord contraignant avec l’équipementier aéronautique Spirit AeroSystems portant sur l’acquisition potentielle de certaines activités liées à l’avionneur européen, notamment la production de sections de fuselage de l’A350 à Kinston aux Etats-Unis ainsi qu’à Saint-Nazaire. Cette opération intervient parallèlement à l’accord conclu par l’américain Boeing sur l’acquisition de l’équipementier aéronautique Spirit AeroSystems pour 4,7 milliards de dollars.
“Airbus sera indemnisé par Spirit AeroSystems à hauteur de 559 millions de dollars, pour une contrepartie nominale de 1 dollar, sous réserve d’ajustements, notamment en fonction du périmètre final de la transaction”, a expliqué l’avionneur.
Atos a de son côté annoncé dimanche que son conseil d’administration avait conclu un accord de principe avec ses banques et ses créanciers obligataires sur les principaux termes de sa restructuration financière. Les opérations prévues dans l’accord devraient réduire l’endettement net d’Atos d’environ 3,1 milliards d’euros et garantir au groupe un montant minimal de liquidités de 1,1 milliard d’euros jusqu’au 31 décembre 2026.
Renault a annoncé vendredi que la compagnie pétrolière saoudienne Aramco avait acquis 10% du capital de Horse Powertrain, la coentreprise créée en mai dernier par le constructeur automobile français et Geely.
Argan publie lundi son chiffre d’affaires du deuxième trimestre.
Sur le plan macroéconomique, l’indice PMI du secteur manufacturier pour le mois de juin sera publié à 9h50.
ACTIONS
Les contrats à terme sur les indices actions européens progressent lundi, alors que les investisseurs analysent les résultats du premier tour des élections législatives en France.
Vers 7h30, le contrat à terme sur le CAC 40 gagnait 160,7 points, soit 2,2%, selon les données du courtier IG. Celui sur le DAX 40 progressait de 202,9 points, soit 1,1%, et celui sur le FTSE 100 prenait 24,2 points, soit 0,3%.
La surprise concernant le premier tour du scrutin en France est venue du taux de participation élevé, qui pourrait rendre les résultats du second tour plus difficiles à prévoir, indique Capital Economics.
Une stabilisation politique en France semble peu probable à l’issue du premier tour des élections, commente Citi, citant deux scénarios possibles. Ces deux scénarios, à savoir une majorité absolue pour l’extrême droite ou un Parlement sans majorité, semblent presque aussi probables l’un que l’autre, explique la banque.
La France devrait rester politiquement instable après les élections, avec une visibilité politique très limitée et une importante perte d’influence en Europe, à un moment critique pour le continent, ajoute Citi.
L’attention sera aussi retenue lundi par les indices PMI définitifs du secteur manufacturier dans la zone euro pour le mois de juin, par l’indice provisoire des prix à la consommation en Allemagne pour juin et, aux Etats-Unis, par l’enquête ISM pour le secteur manufacturier de juin. Le discours que prononcera Christine Lagarde en ouverture du forum de la Banque centrale européenne (BCE) à Sintra sera également suivi.
La Bourse de New York a subi des prises de bénéfices vendredi, malgré la parution d’un indicateur signalant une modération de l’inflation aux Etats-Unis.
Sur l’ensemble de la semaine, le DJIA a cédé 0,1%, de même que le S&P 500, qui a mis un terme à trois semaines de hausse d’affilée. Le Nasdaq a en revanche poursuivi sa progression pour la quatrième semaine consécutive en s’adjugeant 0,2%.
Les trois indices ont gagné du terrain en juin et le S& 500 a porté sa hausse depuis le début de l’année à 14,5%. Les valeurs de l’indice ont vu leur capitalisation augmenter de 6.000 milliards de dollars depuis janvier, inscrivant la plus forte progression jamais observée au cours d’un premier semestre.
En Asie, les marchés d’actions affichent une performance contrastée lundi matin. L’indice Nikkei de la Bourse de Tokyo s’inscrit en très légère baisse en fin de séance, tandis que le Shanghai Composite prend 0,5%. La Bourse de Hong Kong est fermée en raison d’un jour férié.
L’activité manufacturière en Chine s’est contractée pour le deuxième mois consécutif en juin. L’indice PMI manufacturier du pays est resté inchangé à 49,5 en juin, selon les données publiées dimanche par le Bureau national des statistiques. Les économistes interrogés par le Wall Street Journal tablaient sur un indice à 49,7.
OBLIGATIONS
Les élections françaises pourraient reconfigurer le paysage économique et budgétaire de la France, prévient Kiwibank. L’intermédiaire financier estime que l’obtention d’une majorité absolue par le Rassemblement national risquerait d’entraîner un gonflement de l’emprunt public, car le parti a un programme économique très dépensier comprenant des réductions d’impôts pour les entreprises et les ménages.
Pour les marchés financiers, le niveau de la prime de risque sur la dette française est prépondérant. La semaine dernière, l’écart entre le taux de l’obligation française à 10 ans et celui de l’Allemagne a dépassé les 80 points de base, soit son niveau le plus élevé depuis 2012, note Kiwibank.
Aux Etats-Unis, les rendements des obligations du Trésor ont bondi vendredi, bien que l’indice PCE de mai ait signalé un apaisement des tensions inflationnistes. Cet indice a d’abord provoqué une détente des taux, mais la tendance s’est ensuite inversée, alors que les opérateurs clôturaient leurs positions pour la fin du mois et du trimestre, selon les stratégistes de Wall Street.
A 7h15, le taux de l’emprunt du Trésor américain cédait environ 1 point de base, à 4,394%. Le rendement du titre à deux ans perdait 3 points de base, à 4,741%.
CHANGES
L’euro monte face au dollar et au yen lundi matin. L’euro devrait surtout réagir cette semaine aux différents sondages en prévision du vote du 7 juillet, une fois que se sera estompée la réaction initiale aux résultats du premier tour, estiment les analystes de CBA.
Etant donné que les résultats du premier tour sont conformes aux sondages, la réaction de l’euro devrait rester relativement modérée, ajoute CBA.
PETROLE
Les contrats à terme sur le pétrole évoluent en légère hausse lundi, soutenus par les tensions géopolitiques au Moyen-Orient et entre la Russie et les Etats-Unis. Les cours du brut ont évolué ces dernières semaines en fonction du flux et du reflux de la prime de risque géopolitique, explique Saxo Bank. Pour l’intermédiaire financier, la demande devrait cependant être portée cet été par la hausse de la consommation liée aux déplacements et à la climatisation.