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OPA : quelques valeurs dans le viseur

28 Avr 2023 08:45 | Analyses de marché

En ce moment, les offres publiques sont ralenties par un marché peu favorable, mais elles représentent une opportunité de sortie rentable pour les actionnaires des entreprises ciblées, souvent accompagnée de primes attrayantes. Nous avons identifié plusieurs grandes entreprises qui pourraient faire l’objet d’une offre d’acquisition intéressante au cours des prochains mois.

OPA : un contexte difficile

Les offres publiques d’achat (OPA) sont actuellement confrontées à un environnement global peu favorable en raison de diverses incertitudes géopolitiques, des craintes de ralentissement économique mondial, d’une forte hausse des taux d’intérêt, du retour de l’inflation, des restrictions de financement bancaire et de la sélectivité accrue des fonds d’investissement.

Au cours des quatre premiers mois de cette année, seule une grande transaction a été annoncée à la Bourse de Paris : la famille fondatrice de la prestigieuse banque d’affaires Rothschild & Cie a proposé de retirer l’entreprise de la cote. Pourtant, l’année dernière, La Poste a lancé une OPA sur sa filiale CNP Assurances, le fonds américain KKR a fait de même sur Albioma, tandis que l’État français a cherché à sortir les minoritaires d’EDF.

OPA : La bonne affaire ?

En 2022, EY avait recensé 32 offres publiques d’achat déclarées conformes par l’Autorité des marchés financiers. Le cabinet d’audit et de conseil avait évalué la prime moyenne offerte à 30,5 % par rapport au dernier cours avant l’annonce de l’opération et à 27,8 % sur le cours moyen des douze derniers mois.

La générosité des primes offertes lors d’une OPA souligne l’importance pour les actionnaires d’identifier les entreprises les plus susceptibles de faire l’objet d’une acquisition. Cette stratégie boursière reste populaire car même si une OPA n’a pas lieu, les rumeurs de rachat peuvent souvent faire monter le cours de l’action de la société concernée.

Dans cette optique, Le Revenu a sélectionné sept grandes entreprises potentiellement sujettes à une OPA dans les prochains mois. Cependant, ces choix sont souvent spéculatifs et ne suffisent pas toujours pour inclure l’action correspondante dans un portefeuille d’investissement. En effet, les résultats financiers et l’environnement global du marché ont également un impact sur le cours de l’action.

OPA : une sélection de valeurs dans notre viseur

Vivendi est l’une des entreprises ciblées dans notre sélection. Présente dans notre portefeuille depuis de nombreux mois, la galaxie Bolloré nous intéresse particulièrement Le géant des médias et de la communication pourrait bientôt lancer une offre publique de rachat d’actions sur ses propres titres, permettant à Bolloré de dépasser la barre des 30% du capital. Ce seuil déclencherait l’obligation de lancer une OPA sur le reste des actions, mais Bolloré a déjà indiqué qu’il n’avait pas l’intention de demander une dérogation à cette obligation.

De plus, les récentes négociations entre le holding de la famille Bolloré et CMA CGM pour la vente de ses activités logistiques pour 5 milliards d’euros renforcent la possibilité d’une OPA de Bolloré sur Vivendi, d’autant plus que Bolloré détient également 18% du capital d’Universal Music Group.

Kaufman & Broad

Nous avons retenu Kaufman & Broad parmi les valeurs susceptibles d’être acquises. En effet, Promogim, le plus grand actionnaire du promoteur immobilier avec une participation de 21%, pourrait lancer une offre publique d’achat. Promogim devrait dépasser le seuil des 30% des droits de vote à l’issue d’une prochaine attribution de droits de vote double pour ses titres inscrits au nominatif, ce qui entraînerait une obligation de lancer une offre publique, sauf dérogation de l’AMF.

Fnac-Darty : longue attente

Fnac-Darty est une entreprise susceptible d’attirer des prédateurs potentiels depuis longtemps. Des rumeurs récentes ont même suggéré que Daniel Kretinsky serait prêt à acheter la participation de 24% de l’allemand Ceconomy dans le distributeur spécialisé de produits culturels et électroniques. Le holding du milliardaire tchèque, qui a augmenté sa participation au capital ces derniers mois, détient déjà 20% des actions et 25% des droits de vote de Fnac-Darty. Malgré cela, nous recommandons de conserver le titre en portefeuille étant donné la faible croissance de l’activité de l’ancienne filiale de Kering.

SMCP pourrait être un dossier intéressant

Il est possible qu’un acquéreur externe s’empare prochainement de SMCP, propriétaire des marques Sandro, Maje et Claudie Pierlot. Les actionnaires majoritaires, principalement d’anciens détenteurs d’obligations, attendent des offres non engageantes pour leur participation de 37% dans les trois prochaines semaines. Les fonds de capital-investissement et les concurrents du secteur de la mode pourraient être des candidats potentiels pour l’acquisition. Depuis le défaut de l’ancien propriétaire chinois Shandong Ruyi, les créanciers sont devenus les principaux actionnaires de SMCP. Cependant, les difficultés de Ruyi ont pesé sur la valorisation de l’entreprise, la rendant potentiellement attractive pour des acheteurs extérieurs. Nous vous conseillons de maintenir votre position.

Eurazeo : un décote importante

Eurazeo pourrait être considérée comme une cible potentielle à l’avenir, étant donné que sa structure actionnariale est susceptible d’évoluer. Le premier actionnaire de la société d’investissement, la famille Decaux, qui détient 18 % du capital, a récemment pris le contrôle de la direction en évinçant la présidente du directoire Virginie Morgon. L’indépendance d’Eurazeo, qui avait été sauvée par Tikehau Capital il y a quelques années, est également moins importante depuis la disparition de Michel David-Weill, son dirigeant historique. Nous sommes récemment redevenus acheteurs du titre, qui accuse une importante décote de valorisation de holding et pourrait profiter de cette nouvelle opportunité opéable.

Verallia : tudo bem

Des investisseurs brésiliens pourraient être intéressés par une acquisition complète de Verallia, le premier producteur européen de bouteilles et pots en verre. BWSA a progressivement augmenté sa participation dans l’entreprise, détenant désormais 28 % du capital, soit juste en dessous du seuil de 30 % qui déclencherait une offre publique d’achat obligatoire. La société d’investissement brésilienne a déjà racheté les parts du fonds américain Apollo dans l’ancienne filiale de Saint-Gobain. Bien que BWSA ait jusqu’à présent nié toute intention de faire une offre complète, cela reste une possibilité et rend le titre Verallia attrayant d’un point de vue spéculatif. En outre, l’entreprise a démontré sa capacité à améliorer sa rentabilité malgré l’inflation des prix. Il est donc toujours possible d’acheter des actions Verallia.

Conclusion

Même si nous aimons les bruits de couloir et le potentiel que peut apporter une OPA sur ces titres, nous conseillons de garder en mémoire ces sociétés et d’attendre tranquillement.